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Josh voudrait assurer la montre de luxe de son grand-père et investir dans d’autres montres
information fournie par Le Particulier 19/07/2025 à 10:00

Assurer une montre de collection comme une Rolex héritée nécessite des garanties spécifiques, une évaluation rigoureuse et une bonne connaissance des règles fiscales en cas de revente ou de création de collection. ( crédit photo : Getty Images )

Assurer une montre de collection comme une Rolex héritée nécessite des garanties spécifiques, une évaluation rigoureuse et une bonne connaissance des règles fiscales en cas de revente ou de création de collection. ( crédit photo : Getty Images )

Josh envisage d’assurer la mythique Rolex Oyster Perpetual de 1960, tout juste héritée de son grand-père. Déjà, il se heurte aux limitations des assurances classiques : la valeur de sa montre est trop importante. Il se tourne alors vers des assurances spécialisées, qui s’accompagnent d’obligations en matière d’évaluation et d’entretien. Ensuite, Josh souhaite acheter d’autres montres et créer une collection. Il étudie avec attention les critères d’achats les plus pertinents et se renseigne sur la fiscalité applicable à la revente.

Sommaire:

  • Un héritage de grande valeur… sentimentale et patrimoniale

  • Assurer une montre de luxe: une démarche rigoureuse et des conditions strictes
  • Coût, cotisation, garanties et assistance

  • Investir dans des montres de luxe: un rempart contre l’inflation

  • Comment choisir les bonnes montres pour démarrer une collection?

  • Josh commence sa collection par des choix de montres de luxe stratégiques
  • Revendre une montre de collection: le point sur la fiscalité et les plus-values
  • Josh a trouvé un équilibre entre passion et prudence

Un héritage de grande valeur… sentimentale et patrimoniale

Josh a 31 ans. Il a toujours admiré la montre que son grand-père portait en toutes occasions. Une Rolex Oyster Perpetual de 1960: un modèle emblématique, incarnation de la robustesse technique caractéristique de la maison Rolex. La montre est ornée de la fameuse couronne vissée Twinlock et possède un cadran au design minimaliste. Au décès de son grand-père, Josh hérite de cette pièce mythique. Rapidement, il se pose une question simple: comment protéger ce bijou d’un vol, d’un cambriolage, d’une casse ou d’une perte? Il contacte alors aussitôt son assureur habitation. La réponse est décevante: les contrats multirisques classiques plafonnent généralement la valeur assurée des objets à usage personnel à quelques milliers d’euros (généralement jusqu’à 5000 euros, même avec une garantie bijoux). Or, la montre du grand-père de Josh, maintenue en parfait état, conservée avec sa boîte et ses papiers d’origine, est estimée à 22.000 euros. Pour protéger ce patrimoine affectif et financier, Josh doit donc se tourner vers des assurances spécialisées dans les objets de valeur .

Assurer une montre de luxe: une démarche rigoureuse et des conditions strictes

Josh découvre alors les assurances spécialisées dans les objets de valeur, notamment les montres de luxe, exigent plusieurs documents:

- La facture ou le certificat d’authenticité de la montre,

- Les documents d’origine (appelés «full set»),

- Une expertise professionnelle récente, réalisée par un expert agréé, un horloger ou un commissaire-priseur. En général, une expertise est valable 5 ans,

- Des photos haute définition de la montre, permettant de voir très précisément le cadran, le bracelet et le numéro de série,

- Un relevé d’entretien, prouvant que la montre est régulièrement révisée.

Quant aux conditions de conservation, elles sont strictes: il est autorisé de porter la montre, mais elle doit être stockée de manière sécurisée à domicile. En l’occurrence, Josh prévoit de stocker la montre de son grand-père dans un coffre et de ne la porter que lors de très rares occasions

A noter

Certains assureurs exigent un coffre-fort agréé si la valeur totale dépasse un certain seuil, souvent situé entre 30.000 et 50.000 euros.

Coût, cotisation, garanties et assistance

La cotisation d’une assurance dédiée aux objets de valeur est calculée en pourcentage de la valeur assurée. Selon les assureurs, ce pourcentage varie. Josh consulte un courtier spécialisé, qui lui propose une offre tout à fait raisonnable. La prime annuelle atteint 0,8% de la valeur assurée, soit environ 176 euros par an pour la montre. Josh estime que le prix en vaut la peine. Il va pouvoir dormir tranquille, puisque les garanties incluses dans l’offre incluent:

- Le vol à domicile, en déplacement, par effraction ou à la sauvette, à condition de fournir une plainte pour vol,

- La casse et le bris accidentel, en cas de chute, d’impact ou d’accident,

- La perte, y compris à l’étranger (sauf en cas d’oubli dans un lieu public),

- L’incendie et les dégâts des eaux, si la montre est stockée à domicile.

En cas de vol par exemple, Josh est remboursé à la valeur dite «agréée», c’est-à-dire au montant défini au contrat, et non en valeur dite «de remplacement», ce qui peut causer des litiges sur l’estimation.

De plus, son assurance propose une assistance, à savoir:

  • Une expertise,
  • Un suivi,
  • Une réparation ou
  • Une restauration via un horloger agréé.

Pour une quinzaine d’euros par mois, Josh, amateur de design et de mécanique de précision, se voit bien devenir collectionneur de montres de luxe! En outre, il croit savoir qu’elles peuvent s’apprécier avec le temps. Il décide donc de se renseigner.

Investir dans des montres de luxe: un rempart contre l’inflation

En creusant le sujet, Josh a la confirmation: les montres de marque comme Rolex, Audemars Piguet, Patek Philippe et autres Omega, peuvent faire figure de véritables placements alternatifs. Certaines pièces, achetées neuves à 10.000 euros il y a 10 ans, valent aujourd’hui 25.000 euros sur le marché de l’occasion. C’est le cas de certaines références iconiques comme la Rolex Daytona ou la Patek Philippe Nautilus. Ces modèles ont vu leur valeur tripler voire quadrupler en une décennie, soutenues par une demande internationale soutenue, une production limitée et un engouement croissant pour les actifs tangibles.

Contrairement aux actions ou aux obligations, les montres de collection sont à l’abri des soubresauts liés aux marchés financiers. Elles bénéficient d’une forme de stabilité liée à leur rareté, à leur valeur d’usage mais aussi à leur dimension émotionnelle. À condition d’être bien choisies, bien conservées et bien assurées, elles peuvent constituer un véritable rempart contre l’inflation -plus efficace que certains placements traditionnels- et un levier patrimonial original et durable.

Comment choisir les bonnes montres pour démarrer une collection?

Josh espère dégager de belles rentabilités en achetant des montres rares. Toutefois, il comprend combien il est essentiel de choisir les bons modèles et de se conformer à des critères stricts. Il adopte une logique à la fois passionnée et patrimoniale: il ne s’agit pas seulement de craquer pour une montre séduisante, mais de bâtir une collection cohérente, valorisable et transmissible.

Il opère donc avec méthode et fixe des critères exigeants pour viser juste dans ses achats:

- 1er réflexe: dénicher des modèles rares, peu produits ou discontinués, voire des éditions limitées, en lien avec des références historiques ou des événements marquants (missions spatiales, collaborations, anniversaires…),

- Toujours vérifier la présence et véracité des papiers d’origine, ainsi que la boîte, pour garantir la valeur d’une montre dans le temps. Il est important d’exiger un full set (boîte, papiers, facture d’achat initiale, carte de garantie, certificats éventuels, livrets techniques) afin de faciliter la revente,

- Examiner avec soin l’historique de chaque montre: nombre de propriétaires précédents, carnet d’entretien, révisions effectuées. Il est préférable de privilégier les montres avec un propriétaire unique, ou issues de ventes publiques avec traçabilité complète,

- Scruter minutieusement l’état de la montre visée. La montre doit être impeccable et authentique: non restaurée, avec une patine naturelle, un verre d’origine et des traces d’usage cohérentes avec l’âge. Cette exigence garantit une valorisation plus stable à long terme, notamment auprès des collectionneurs puristes.

Josh commence sa collection par des choix de montres de luxe stratégiques

Une fois le marché bien étudié, Josh passe à l’action. Il débute sa collection avec deux montres emblématiques mais complémentaires:

- Une Omega Speedmaster Moonwatch Professional, achetée 6500 euros. C’est un modèle légendaire, porté par les astronautes d’Apollo 11. Cette montre à remontage manuel est un classique incontournable. Josh en trouve une version «Hesalite» (verre acrylique d’époque), datant de 2012, avec boîte et papiers. L’état est excellent et la montre a été révisée par Omega l’année précédente.

- Une Tudor Black Bay Fifty-Eight Bronze Limited Edition, au prix de 3800 euros. Cette montre plus récente, au design néo-rétro, séduit Josh par sa carrosserie en bronze, qui développe une patine unique avec le temps. Édition limitée lancée exclusivement sur certains marchés européens, elle coche toutes ses cases: rareté, originalité, état impeccable, et potentiel de revente dans les années à venir.

A chaque nouvel achat, Josh s’empresse d’en faire une évaluation par un professionnel agréé, d’appeler son assureur pour demander une extension de son contrat et d’en conserver la traçabilité dans un dossier numérique et papier (copies des certificats, photos, rapports d’entretien…). Côté rendement, Josh utilise une application dédiée pour suivre la valorisation théorique de chacune de ses pièces selon les indices de cotation du marché secondaire.

A noter

Il existe plusieurs applications dédiées pour suivre le marché des objets rares, comme Chrono24, WatchCharts, WatchBox…

Josh apprécie beaucoup de réaliser son rêve de collectionneur de montres de luxe. Il se fixe un objectif: constituer un portefeuille de 5 à 7 montres d’ici cinq ans, avec une valeur cible de 100.000 euros. Il pourra les conserver, les transmettre ou arbitrer selon ses besoins du moment.

Revendre une montre de collection: le point sur la fiscalité et les plus-values

Josh est à l’aube de sa collection, mais il sait qu’un jour il pourrait vouloir vendre certaines pièces. Cela peut être pour:

Il veut anticiper les conséquences fiscales de cette opération. En France, deux régimes fiscaux peuvent s’appliquer selon le profil du vendeur, la valeur de la montre et les justificatifs disponibles.

  • Option n°1: la taxe forfaitaire sur les objets précieux (TOF).

C’est le régime automatiquement appliqué par l’administration fiscale Si Josh ne fournit pas de preuve d’achat, ou si la montre est détenue depuis moins de trois ans. Elle s’élève à 6% du prix de vente, auxquels s’ajoutent 0,5% de CRDS, soit un total de 6,5%. Ce taux s’applique sur le montant brut de la vente, sans distinction entre capital initial et plus-value. Elle est prélevée par le notaire ou le commissaire-priseur si la vente se fait via un professionnel. Sinon, le vendeur particulier doit la déclarer lui-même.

Exemple: Si Josh revend sa Speedmaster 12.000 euros, il paiera 780 euros d’impôt au titre de la TOF.

  • Option n ° 2: le r é gime des plus-values sur biens meubles

Ce régime est plus avantageux à mesure de la durée de détention et si l’on est en mesure de justifier le prix d’acquisition (facture, certificat d’achat…). Le vendeur est imposé sur la plus-value réelle: la différence entre le prix de vente et le prix d’achat. Le taux d’imposition est de 19% d’impôt sur le revenu, auxquels s’ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, soit 36,2% au total. A noter: une décote s’applique à partir de la 3e année de détention, avec une exonération totale après 22 ans.

Exemple: Josh revend sa Tudor Bronze 6000 euros. Il l’a achetée 3800 euros. La plus-value est de 2200 euros. Il est donc imposé à hauteur de 36,2% sur 2200 euros, soit 796 euros. Dans cet exemple où la plus-value est importante (+58%), l’option 1 forfaitaire est moins coûteuse: 390 euros (6,5% de 6000 euros).

A noter

Sans justificatif d’achat ou en l’absence d’expertise, le régime des plus-values ne peut pas s’appliquer.

Josh a trouvé un équilibre entre passion et prudence

Aujourd’hui, Josh est à la tête d’une collection de trois montres, pour une valeur estimée de près de 35.000 euros. Chaque pièce est soigneusement assurée, stockée dans un coffre sécurisé et révisée régulièrement. Josh envisage de poursuivre sans sa lancée. Il décide d’ouvrir un compte à part, uniquement dédié à ses investissements horlogers, pour plus de lisibilité. Par ailleurs, il envisage de transmettre certaines de ses futures pièces à ses enfants. En cas de donation ou succession, les montres doivent être déclarées dans l’actif successoral, à leur valeur estimée.

2 commentaires

  • 19 juillet 18:03

    "Si tu n'as pas de Rolex, tu as raté ta vie..." Jacques Séguéla !


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